Actus des entreprises
Cinq questions sur ce projet de plus grand champ gazier au monde, auquel va participer TotalEnergies
Ouest-France, le 12/06/2022
Le géant énergétique français TotalEnergies a été choisi dimanche 12 juin par le Qatar pour intervenir sur le plus grand champ de gaz naturel au monde. Objectif, augmenter considérablement la production de gaz naturel liquéfié (GNL) du Qatar, alors que la demande explose.
Le Qatar a annoncé dimanche 12 juin 2022 avoir choisi TotalEnergies comme premier partenaire étranger pour développer le plus grand champ de gaz naturel du monde, dans le cadre du projet North Field East (NFE). Une initiative stratégique à plusieurs titres, pour le Qatar comme pour le géant français des hydrocarbures.
Le NFE fait partie du projet d’expansion du champ offshore North Field, le plus grand gisement de gaz naturel au monde (avec 10 % des réserves connues, selon le Qatar), que l’État qatari partage avec l’Iran.
En quoi consiste ce projet ?
Le Qatar espère plus que doubler sa production de gaz naturel liquéfié (GNL) grâce à ce projet dont il estime le coût total à 28 milliards de dollars. Objectif, produire, à partir de 2026, 32 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an – du gaz naturel purifié et amené à la forme liquide par refroidissement extrême, pour pouvoir être exporté – en construisant quatre unités de liquéfaction, de 8 millions de tonnes chacune.
Le Qatar espère ainsi faire passer sa capacité totale d’export de GNL de 77 à environ 110 millions de tonnes par an, d’ici 2027.
North Field East a été lancé à l’été 2019. TotalEnergies en sera le plus important partenaire étranger en prenantun quart du capital d’une coentreprise avec l’entreprise nationale QatarEnergy, qui détiendra elle-même 25 % du projet NFE. Cet accord durera jusqu’en 2054. De nombreuses entreprises énergétiques mondiales étaient sur les rangs car l’intérêt stratégique du GNL s’est renforcé avec la guerre en Ukraine, alors que ce marché était déjà en hausse de 10 % par an depuis 2015.
Pourquoi est-il stratégique pour Total ?
TotalEnergies est présent au Qatar depuis 80 ans : le groupe français était présent à la naissance de l’industrie du GNL qatarie il y a environ 30 ans, à travers sa participation dans les projets Qatargas 1 et 2. Mais cet accord est le plus important jamais conclu avec le pays. « C’est un investissement de 2 milliards de dollars pour financer 25 % d’un train (ensemble des unités d’une usine assurant le traitement et la liquéfaction du gaz, N.D.L.R.) qui coûte entre 7 et 8 milliards de dollars », a précisé son PDG Patrick Pouyanné dans un entretien donné à l’AFP.
Les négociations duraient depuis longtemps, mais TotalEnergies est d’autant plus intéressé qu’il avait mis de nombreuses billes en Russie. Il est devenu le numéro 3 mondial du GNL derrière la compagnie publique du Qatar et l’anglo-néerlandais Shell, après avoir racheté la branche GNL d’Engie (ex-Gaz de France).
L’ambition du Français est de porter la part du gaz naturel dans le mix de ses ventes à 50 % d’ici 2030.
Que représente le Qatar dans la fourniture de gaz ?
